Pierre Eymery
Secrétaire
La destruction des milieux naturels au service des intérêts humains me préoccupe depuis le début des années 80. Vivant entre champs et forêts, ma perception écologique est nourrie par l’observation et enracinée dans l’humus. Autrefois pépiniériste j’ai travaillé la terre pendant quinze ans, attentif aux variations météorologiques et à leurs conséquences sur la végétation. Je continue à gérer une collection d’arbres, observatoire de leur adaptation au changement climatique.
Depuis une quinzaine d’années je suis responsable au sein d'une association qui assure un travail d’entretien de l’environnement à des personnes en difficulté d'emploi. Je suis aussi conseiller municipal dans une commune rurale et essaie d'influer, au niveau de l'intercommunalité, sur l'anticipation des risques systémiques. Accessoirement, je suis aussi photographe de nature.
Ma prise de conscience des menaces graves pesant sur le modèle de développement de la société occidentale date de 2006, lors d’une conférence de J.-M. Jancovici. J'ai alors perçu, à la fois rationnellement et viscéralement, que la conjugaison des changements climatiques et de la raréfaction des ressources pétrolières nous menait vers des horizons très incertains et particulièrement inquiétants. Une nouvelle alerte aura lieu en 2014, en visionnant les propos sans concessions de Vincent Mignerot. Depuis, l’inéluctabilité du déclin à venir est devenue mon horizon.
J’apprécie la rigueur des raisonnements, les arguments étayés, les sources fiables. Par ailleurs attentif au registre de l’intériorité, la question des émotions et des ressentis personnels face à l’Effondrement (éco-anxiété, solastalgie), m’intéresse tout particulièrement.